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Au fil de la maladie

Biographie, maladie

Et de deux!

La deuxième opération était prévue en novembre 2013. Je me sentais beaucoup moins stressée puisque c’était comme un déjà vu.

Celle-ci se passa très bien. Je n’eus même pas besoin de passer par la case soins intensifs. Mais la douleur elle, elle était là. J’avais envie d’étrangler la moindre personne portant une blouse blanche tellement j’avais mal. Les antidouleurs étaient pour moi la meilleure invention à ce moment-là. Une semaine après je rentrais chez moi. Mais impossible d’avaler quelque chose sans avoir la nausée. Les fêtes de Noël approchaient et je devais réfléchir à mon menu de réveillon que nous devions passer avec des amis. Les jours passèrent mais les nausées restaient. Je dirais même, que c’était de pire en pire. Le repas de Noël se passa bien, j’étais assez faible, mais malgré tout ça pouvait aller. Je ne pouvais pas en dire autant du réveillon du 31 décembre.

Deux jours avant je me sentais très faible. J’avais l’impression d’être droguée, les nausées ne passaient pas, je me sentais vraiment mal.

Une fin d'année inoubliable

Nous n’avions rien prévu pour le 31 décembre. Juste un bon repas en famille. Mon fils, mon chéri et moi-même. Quelques jours avant, ma fille et moi, nous nous étions disputées et de la façon dont elle s’était comportée, j’attendais des excuses de sa part. Je les attends encore.

Dès le matin du 31, je n’étais déjà pas bien. Je me languissais lamentablement. Mon conjoint et moi avions partagé les tâches pour la cuisine. Juste les odeurs des langoustines qui cuisaient tranquillement dans la marmite me donnaient envie de vomir.

Je réussi à manger un peu du bon festin que nous avions préparé, bu la moitié d’un verre de vin, mais ç’a m’a demandé toute la misère du monde pour rester auprès d’eux jusqu’à minuit. Une minute après les douze coups de minuit, je leur souhaitais une bonne année et j’allais me coucher. Je n’en pouvais plus.

Le lendemain matin n’étais pas mieux que la veille. Nous décidions donc d’appeler l’ambulance pour se rendre à l’urgence. Mes signes vitaux étant normaux personne ne s’activa à mon chevet. Je n’avais ni le droit de boire ni de manger et on ne me donna pas d’antidouleur. J’attendais patiemment qu’un médecin veuille bien venir m’ausculter. Mais tout le monde passait devant moi sans même s’arrêter et le temps passait. Après plus de cinq heures d’attente, mon conjoint demanda qu’une infirmière prenne la peine de venir. Que j’étais en urgence « majeure » et que malgré tout cela faisait longtemps que j’étais là sans même avoir vu un médecin et que je souffrais.

Il  retourna à la maison pendant que j’attendais encore. Hip hip hip hourra, un médecin fini par arriver. Il m’ausculta puis m’envoya faire un scan. Il était exactement 20h00. À 20h30 j’étais de retour. Je téléphonais à mon chéri, quant tout d’un coup, je vis mon chirurgien qui me fis signe de filer droit au lit. J’exécutai et il me rejoint pour m’expliquer ce qu’il se passait. Je n’étais pas au bout de mes surprises!

Il était en train de m’expliquer que le pontage qu’il m’avait fait en novembre, était en train de perforer mon estomac et qu’il était rempli de sang ainsi que mes intestins. Une chirurgie en urgence était nécessaire. En résumé, je faisais une hémorragie interne. J’ai cru que j’allais m’effondrer. Je ne réalisais pas l’ampleur de la gravité et que dans quelques minutes on allait m’opérais. Je filai téléphoner à mon conjoint en lui demandant d’arriver au plus vite, que c’était grave. Pendant ce temps, je textais mon fils en lui disant de ne pas s'inquiéter, que tout allait bien. Qu'ils avaient trouvé un petit truc de rien du tout. Je ne pensais pas un traître mot de ce que j'écrivais. À regarder autour de moi, je sentais l'urgence et l'adrénaline monter dans les veines de ceux qui allaient m'opérer. C'était peut-être la dernière fois que j'écrivais à mon fils.

Je voulu attendre l’arrivée de mon chéri, mais le temps pressais et le chirurgien me promit de le tenir informer. Et je n’arrêtais pas de lui répéter « Souvenez vous docteur, j’ai un fils qui m’attends ». Et il me regardais avec son air le plus inquiet qui voulait me dire « je ferais ce que je peut ».

On m’emmena en salle d’opération. Nous étions le 1er janvier 2014.

En même temps, mon conjoint pris la peine de prévenir ma fille, que sa mère subissait une grosse chirurgie et que peut-être elle ne s’en remettrait pas. Et bien la seule chose qu’elle a su lui répondre est « …OK, Bha je viendrais demain ou après-demain, mais sinon tout va bien ? » À partir de ce jour là j’ai su qu’entre ma fille et moi c’était fini. L’opportunité que la vie lui offrait pour se rapprocher de moi était là et elle ne voulait pas la saisir. D’ailleurs je l’ai vue le 7 janvier 2014 soit 6 jours après que l’on lui ait fait comprendre qu’elle risquait de perdre sa mère.

À mon retour d'opération, le chirurgien se retourna vers mon fils et lui dit" Tu n'imagines même pas la chance que tu as d'avoir encore ta maman" et me regarda en me disant, "je ne sais pas comment vous avez fait pour vous rendre jusqu'à la table d'opération vivante, dans l'état que vous étiez". Je peut vous dire que ça remet les idées en place.

Résultat de cette opération, un morceau d’estomac en moins et un séjour de 3 semaines à l’hôpital. Mais dans l’ensemble je ne me sentais pas trop mal.

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